Steve Wozniak, souvent éclipsé par la figure charismatique de Steve Jobs, reste l’artisan authentique derrière l’Apple I, le premier ordinateur personnel de la marque à la pomme. Tandis que Jobs apportait sa vision marketing et commerciale, c’est Wozniak qui, avec une passion dévorante pour l’ingénierie, a conçu et assemblé le premier prototype dans le garage familial.Cette collaboration entre les deux hommes a donné naissance à une machine révolutionnaire, marquant le début de l’ère informatique domestique. Sans les compétences techniques et l’ingéniosité de Wozniak, l’Apple I n’aurait probablement jamais vu le jour, et l’histoire de la technologie aurait pris une tout autre tournure.
Les débuts de Steve Wozniak et la création de l’Apple I
Dans les années 1970, la Silicon Valley fourmillait de bricoleurs et de rêveurs. Steve Wozniak, déjà plongé dans l’électronique depuis l’enfance, se distingue vite au sein du Homebrew Computer Club, cette communauté californienne où l’on partageait schémas, astuces et idées folles. C’est là, entouré d’autres mordus d’informatique, que germe le projet Apple I. En 1976, épaulé par Steve Jobs et Ronald Wayne, il pose les bases d’Apple Computer Inc. à Los Altos, dans la maison familiale des Jobs.
Les premiers jours d’Apple
Chacun des trois fondateurs occupe un rôle bien précis au lancement de la société :
- Steve Wozniak : la tête pensante technique, maître d’œuvre de la machine
- Steve Jobs : l’œil pour le marketing, l’intuition pour la stratégie commerciale
- Ronald Wayne : en soutien administratif, même s’il quitte rapidement l’aventure en cédant ses parts
C’est dans le garage des Jobs que Wozniak assemble, composant après composant, le tout premier Apple I. Ce lieu modeste devient l’atelier d’une révolution, avec le Homebrew Computer Club qui nourrit l’ébullition créative et l’entraide technique.
La naissance d’une révolution technologique
L’Apple I, sorti en 1976, se singularise par un détail qui change tout : il intègre un clavier et se branche directement sur un téléviseur. D’un coup, l’ordinateur quitte le cercle fermé des initiés pour se rendre accessible. Ce saut technologique propulse Apple sur le devant de la scène et installe Wozniak et Jobs comme pionniers d’un secteur en gestation. Leur association, soutenue par une poignée de passionnés, dessine les contours d’un géant en devenir.
La conception artisanale de l’Apple I
Pour donner vie à l’Apple I, Wozniak s’entoure de Bill Fernandez, un camarade de lycée et complice de longue date. Ensemble, ils optent pour des composants standards, disponibles dans le commerce, afin de contenir les coûts sans sacrifier la performance. Cette méthode, peu conventionnelle à l’époque, donne naissance à une machine fiable et abordable, qui embarque un microprocesseur MOS Technology 6502, 4 Ko de RAM et une interface permettant de relier clavier et téléviseur.
Le rôle de Bill Fernandez
Bill Fernandez n’est pas qu’un simple assistant. Il apporte son savoir-faire, participe activement aux séances de réflexion et aide à résoudre des problèmes techniques concrets : économie d’énergie, optimisation des circuits, choix des composants. Ce binôme affronte chaque obstacle avec pragmatisme et créativité :
- Microprocesseur MOS Technology 6502 : le moteur de la machine
- 4 Ko de RAM : une capacité de mémoire modeste mais suffisante pour l’époque
- Clavier et écran de télévision : la porte d’entrée vers une informatique plus intuitive
Chaque carte mère de l’Apple I est assemblée à la main, testée et peaufinée par Wozniak lui-même. L’exigence de qualité prime, malgré les moyens limités et la cadence artisanale. Ce souci du détail, rare à l’époque, forge la réputation du produit dès ses débuts.
Un produit innovant
L’Apple I débarque sur le marché en 1976, proposé à 666,66 dollars. Contrairement à la concurrence, il arrive prêt à l’emploi, accompagné d’un manuel complet. Cette simplicité attire immédiatement les passionnés et pose les bases d’une nouvelle façon de concevoir l’informatique domestique. L’Apple I devient ainsi le point de départ d’une série d’innovations, ouvrant la voie aux ordinateurs personnels modernes.
L’impact de l’Apple I sur l’industrie informatique
L’Apple I bouleverse l’équilibre du secteur. Jusque-là, l’ordinateur restait un outil lointain, réservé à une poignée de chercheurs ou de grosses entreprises. Avec l’Apple I, la donne change : la machine devient accessible aux amateurs avertis, aux bricoleurs éclairés, à tous ceux qui rêvaient de programmer sans être millionnaires. Le microprocesseur MOS Technology 6502 incarne ce tournant, rendant la puissance de calcul plus abordable.
Des premiers clients prestigieux
Le succès ne tarde pas à dépasser le cercle des initiés. L’Université de Californie à Berkeley s’équipe rapidement d’un Apple I, donnant à la machine une légitimité académique. Peu après, la société Schlumberger Overseas S. A., active dans les services pétroliers, s’en procure un exemplaire. L’ordinateur personnel s’invite ainsi dans des univers professionnels très variés :
- Université de Californie, Berkeley : vitrine académique de la nouvelle technologie
- Schlumberger Overseas S. A. : preuve que l’Apple I séduit au-delà du milieu universitaire
La commercialisation de l’Apple I déclenche une réaction en chaîne. D’autres entreprises, comme Commodore ou Tandy, se lancent à leur tour sur le segment, proposant leurs propres modèles et accélérant la démocratisation de l’ordinateur individuel. L’Apple I s’impose comme pionnier et référence, traçant le chemin pour toute une industrie.
Un marché en expansion
Le triomphe de l’Apple I dope l’écosystème de la Silicon Valley. De jeunes sociétés émergent, flairant le potentiel du secteur. Apple, grâce à son approche novatrice et au souci du détail insufflé par Wozniak, bâtit les fondations d’un futur géant du numérique.
L’héritage de Steve Wozniak et de l’Apple I
Steve Wozniak, surnommé « Woz », laisse une empreinte profonde sur l’histoire de l’informatique. Avec Steve Jobs et Ronald Wayne, il lance l’Apple I en 1976 et propulse Apple sur la scène mondiale. Ce premier ordinateur personnel ne marque pas seulement le début d’une marque, il façonne l’ensemble du secteur numérique. L’appui du Homebrew Computer Club, véritable laboratoire d’idées, joue un rôle clé dans cette aventure.
Les jalons technologiques d’Apple
L’Apple I ouvre la voie à l’Apple II, lancé en 1977 : un modèle qui rencontre un franc succès et assoit la réputation d’Apple. La suite s’écrit avec le Macintosh (1984), puis l’iPod (2001), l’iPhone (2007) et l’iPad (2010). À chaque étape, Apple bouscule les usages et redéfinit les attentes :
- Apple II : année 1977, la percée commerciale
- Macintosh : 1984, l’ordinateur convivial
- iPod : 2001, la révolution musicale
- iPhone : 2007, le smartphone selon Apple
- iPad : 2010, l’avènement de la tablette grand public
Un impact durable
L’empreinte de Wozniak et de l’Apple I se retrouve aujourd’hui dans chaque appareil, service ou espace Apple, du siège d’Apple Park à Cupertino jusqu’au concept d’Apple Store, lancé en 2001, qui réinvente l’expérience utilisateur. Même après son départ en 1987, l’esprit de Wozniak continue d’infuser la marque. L’ombre du garage familial s’estompe, mais l’étincelle d’ingéniosité allumée par Wozniak éclaire encore l’industrie technologique, des bureaux feutrés de la Silicon Valley aux mains des utilisateurs du monde entier.


